Des épidémies menacent le vignoble français

Selon un rapport parlementaire publié vendredi 17 juillet, le vignoble français serait menacé par des maladies qui affecteraient sa productivité. Des risques autant financiers d’humains, qui entraineraient la disparition de nombreux domaines.

Vignes Corse

Ces épidémies ne touchent pas seulement la France, mais également l’Espagne, la Hongrie, ou encore l’Italie. Depuis les quinze dernières années, c’est 13% du vignoble de France qui ne pouvait plus produire suite à ces maladies. Le manque à gagner est conséquent puisqu’il est de l’ordre de d’un milliard d’euros, soit 15% des exportations en valeur.

Cet épisode peut nous faire penser à celui du phylloxera qui fit beaucoup de dégâts sur les vignes françaises au 19ème siècle.

Des champignons en cause

Aujourd’hui, ce qui ravage les vignes sont principalement des maladies cryptogamiques, c’est à dire qu’elles sont causés par des champignons, comme l’esca, ou parasitaires, c’est à dire causées par des insectes, des virus ou encore des bactéries.

D’après le président du comité recherche et développement de France Agrimer, les pertes financières sont de 3 à 5 millions d’hectolitres par an. Le rapport précise également que ce sont des “quantités qui manquent pour asseoir le marché dans un contexte fortement concurrentiel, notamment à l’exportation”.

Les maladies du bois s’étendent de plus en plus, et progressent de 0,5 à 1% par an. Les plus redoutées par les exploitants sont l’esca (champignons sur les pieds de la vigne, qui provoquent leurs pourrissements, et à terme, leurs morts), et la flavescence dorée. Le Xylella fastidiosa (bactérie qui s’en prend aux oliviers et qui s’étend sur la vigne) est une menace qui n’est également pas à prendre à la légère.

Si une parcelle a contaminé a plus de 20% de sa surface, alors l’ensemble de la vigne doit être arrachée.

Recherche et développement

L’arsénite de sodium avait été jugé apte pour combattre les champignons du bois, mais cette solution se révélait très dangereuse pour l’homme. Elle est donc interdite depuis 2001, en raison de ses fortes doses d’arsenic.

Aujourd’hui, il est donc très difficile de combattre ces maladies. Les efforts de la recherche dans ce domaine se révèlent insuffisants.

De nombreux projets sont en cours afin de trouver des remèdes à ces maladies. Une des solutions serait de retravailler l’architecture de la vigne, car ces maladies viendraient également du mode de taille de celle-ci. Si elle a été blessé par des tailles drastiques, les champignons poussaient d’avantage.

De plus, le contrôle aux frontières devrait être renforcé, afin de ne pas laisser de bactéries se propager sur nos terres. Par exemple, en Corse, où la menace du Xylella est plus que présente et qui vient directement d’Italie.

Les députés rapporteurs du rapport, Catherine Quéré et Jean-Marie Sermier, ont dans l’intention de créer un observatoire afin d’analyser les maladies du bois.

Crédit photo : cremona daniel